En plus de la curiosité, le festival cultive la fidélité et l’histoire commencée
avec le compositeur Frank Vigroux se poursuit. Après les spectacles Aucun
Lieu, Ruines et Flesh, voici Forêt, une traversée sylvestre et musicale, un
opéra sensoriel, une épopée sensible en forme de quête où Franck Vigroux
travaille les formes sonores et visuelles.
Le guitariste grinçant des saturations et des distorsions poursuit sa
démarche derrière les machines électroniques. Avec Kurt d’Haeseleer à la
création vidéo et la danseuse performeuse Azusa Takeuchi au plateau, Franck
Vigroux trouve son inspiration dans les réminiscences d’un voyage au Brésil
et sa lecture de Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss. Sa partition d’une
grande intensité, la performance chorégraphique et les images mouvantes et
hallucinatoires nous plongent au coeur de cette forêt qui se meut, s’ébroue
et s’ouvre à une autre dimension, à un voyage intérieur sensoriel. Forêt,
tour à tour vertige et fuite, chute et rédemption, trouble les frontières
entre l’organique et le numérique, perturbe nos perceptions et excite notre
imaginaire. Un spectacle musical à la frontière des arts plastiques et du
théâtre où tout fait sens : musique, vidéo, danse, lumière.