
Présentée au festival d’Avignon en 2021, la création du chorégraphe
barcelonais Marcos Morau s’inspire de l’univers surréaliste du cinéaste
Luis Buñuel. Une danse intense avec une horde de femmes qui se meut,
se débat, se rassemble, crie et tente de se libérer. Entre folklore et
modernité, Sonoma est terriblement espagnole.
Le chorégraphe s’était déjà fait remarquer en Avignon avec Oskara,
une pièce inspirée par le folklore basque. Pour Sonoma, Marcos Morau
revendique les influences de Luis Buñuel, de son surréalisme mais
aussi de ses incitations à regarder le monde autrement, à en changer
l’ordre. Neufs danseuses survitaminées, jeunes filles en fleurs, nonnes
sombres, derviches tourneurs ou femmes révoltées, interprètent une
suite de tableaux. Tout n’est que rapidité, virtuosité, endurance et
surtout précision folle dans l’exécution graphique et chorégraphique
de cette pièce montée sur ressort. Les interprètes dirigées par Marcos
Morau sont de véritables athlètes qui, en plus, disent, chantent, frappent
tambours et crient en scène la colère des femmes-sorcières de toute la
terre. Un spectacle libérateur à l’intense beauté.